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La Star de la semaine Salifou Salif Keïta




Salifou Salif Keïta est né le 25 août 1949, à Djoliba (Mali), sur les rives du fleuve Niger. Il est albinos (et échappe de peu, ainsi que sa mère, à la répudiation de la part de son père). La société où il grandit attribue en effet à ces derniers des pouvoirs maléfiques. Salif connaît une enfance isolée, en proie aux quolibets de ses contemporains. Il rêve de devenir instituteur, mais, malgré des études idoines, voire brillantes, une vue déficiente lui interdit cette carrière. Son désir de devenir chanteur (un statut réservé à la caste des griots) se heurte, malgré sa voix claire et puissante, forgée dans les champs, à éloigner oiseaux pilleurs de maïs, et autres nuisibles, à une fin de non recevoir de la part de sa famille princière. Keïta quitte par conséquent sa famille en 1967, pour s’installer à Bamako, où il se produit sur les places de marché, dans les cafés, puis dans différentes discothèques, en compagnie de l’un de ses frères.

En voiture Salif

En 1969, il rallie le Rail Band, groupe du saxophoniste Tidiani Koné auquel appartient également, quelques mois plus tard, le musicien de kora et chanteur Mory Kanté. L’ensemble est en résidence – encore aujourd’hui – au Buffet de la Gare, et sponsorisé par le ministère malien de l’information. Le succès du Rail Band se construit sur des airs traditionnels interprétés de façon moderne, et les musiciens portent la bonne parole de cette musique hybride dans toute l’Afrique de l’Ouest. Le groupe abrite également le joueur de balafon et de guitare guinéen Kanté Manfila, qui devient l’ami de Keïta. C’est avec ce dernier, et quelques autres, que le chanteur s’installe en 1973 au motel de Bamako, puis à Abidjan (Côte d’Ivoire), ville plus développée, techniquement et culturellement. Tous fondent alors Les Ambassadeurs Internationaux, dans lequel se mêlent des influences musicales maliennes, cubaines, et zaïroises.En 1977, le président Ahmed Sekou Touré décore le chanteur du prestigieux Ordre National de Guinée.
En 1978, un premier album en solo africain (Mandjou) évoque la course du peuple mandingue, et de son empire.

En avion Keita

En 1980, c’et aux Etats-Unis (les frais de voyage et de séjour ont été réglés par un homme d’affaires malien) qu’il enregistre deux disques (« Primpin », chanson scandaleuse, où sont évoqués alcool et drogue, etTounkan).Désireux de conforter sa carrière en solo, Salif s’installe alors, dès 1984, et après une visite à son père malade, à Montreuil, dans la banlieue parisienne. Il devient instantanément le prince des nuits de l’immigration malienne, et le public français le découvre au gré de sa participation au Festival des Musiques Métisses d’Angoulême. Trois ans plus tard, et suite à sa participation (initiée par Manu Dibango) à une opération humanitaire en faveur d’une Ethiopie ravagée par la famine, sort son premier album international en nom propre (Soro). Il y chante en malinké (langue parlée au Mali, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, et en Guinée), et recueille un succès mérité. Produit par Ibrahim Sylla (pape de la diaspora musicale africaine), le disque combine en effet talentueusement racines africaines, jazz, funk, et pop.

En voyage

La même année, il participe à l’anniversaire londonien de Nelson Mandela, en compagnie de Youssou N’Dour et Ray Lema.En 1989, son deuxième album (Ko-Yan – édité par le label Island de Chris Blackwell) aborde de front les problèmes de l’immigration, et est appuyé d’une tournée au Japon, en Europe, en Afrique et dans les Caraïbes.A son disque Amen (1991), participent Carlos Santana, Wayne Shorter, et le pianiste Joe Zawinul. En 1992, Keïta compose la musique du film L’Enfant Lion de Patrick Grandperret.
Deux nouvelles éditions s’ajoutent à son catalogue : la compilation The Mansa of Mali…A Retrospective (1994), et Folon (1995), dédié aux enfants albinos de l’association qu’il a créée, et grand retour à la tradition.C’est en 1996 qu’il crée un studio à Bamako, dans lequel il accueille des artistes comme Rokya Traoré.En 1997, son album Sosie est élaboré autours de reprises du répertoire de la chanson française (de Maxime Le Forestier à Serge Gainsbourg, en passant par Michel Berger et Jacques Higelin), simplement interprétés au balafon et à la kora.

En famille

Son album Papa (1999), produit par le guitariste de Living Colour Vernon Reid, évoque son père, décédé deux années auparavant. Il inclut également un duo ravageur avec la chanteuse Grace Jones. Son album Moffou (2002), disque d’or dans l’hexagone, porte le même nom qu’un studio d’enregistrement et un club, dont il est nouvellement propriétaire. Le moffou est en fait une sorte de flûte.Deux années plus tard, le disque Remixes From Moffou accueille les prestations de producteurs comme Frédéric Galliano.Toujours en 2004, son engagement militant, et ses convictions, le font nommer par les Nations Unies Ambassadeur pour le Sport et la Musique.Le musicien retourne par la suite à Bamako, en vue de l’enregistrement de l’acoustique M’Bemba (L’ancêtre) en 2006.Salif Keïta est candidat aux élections législatives maliennes de 2007. La même année, il crée son propre label, Wanda records.
Le chanteur est père de onze enfants.

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